dimanche 24 mai 2020

#Soudan #Darfourcentral #protectionsubsidiaire

Par une décision du 6 mars 2020 n°19033239, la CNDA accorde la protection subsidiaire à un ressortissant soudanais, originaire du Darfour central, appartenant à l'ethnie borgo.

Selon la Cour, ..."il ressort des sources documentaires disponibles sur le Soudan que l'Etat du Darfour Central, dont Mr...A.M est originaire, se caractérise par une violence aveugle résultant d'un conflit armé interne opposant les forces armées soudanaises appuyées par les janjawids, des milices paramilitaires, aux groupes armés rebelles du Darfour. Ces affrontements ont néanmoins diminué en intensité depuis 2017, sauf dans la région du Djeble Marra, comme le rapportent notamment le Président de la Commission de l'Union africaine et le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies dans leur rapport sur l'évaluation stratégique de l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour du 30 mai 2019. Ainsi qu'il ressort d'un rapport de l'Asylum Research Center de janvier 2020 intitulé"Sudan: Country report-Updated Country Report on Darfur"le président Omar Al-Bashir a renouvelé à trois reprises en 2018 un cessez-le-feu unilatéral pour le Darfour, le Nil bleu et le Kordofan méridional, le prolongeant jusqu'à la fin de l'année. De même les mouvements rebelles ont prolongé la cessation unilatérale des hostilités à plusieurs reprises. Un "cessez-le-feu permanent" a également été décrété par les nouvelles autorités en octobre 2019, ce que rapporte un article de Jeune Afrique du 20 octobre 2019 intitulé "Soudan: les victimes du Darfour veulent voir Omar el-Béchir devant la CPI". Dans son dernier rapport adressé au Conseil de sécurité des Nations Unies le 20 janvier 2020, le groupe d'experts du Soudan a affirmé que suite aux récents changements politiques au Soudan, le processus de paix au Darfour était entré dans une nouvelle phase,impliquant la plupart des mouvements armés, à l'exception de l'Armée de libération du Soudan/Abdul Washid (ALS/AW). La situation sécuritaire a été jugée, dans une certaine mesure, propice à la stabilité et à la consolidation de la paix au Darfour. Néanmoins, ce même rapport souligne que bien qu'il n'y ait pas eu de flambée de violences à grande échelle, la situation sécuritaire au Darfour a été caractérisée par une augmentation des incidents de sécurité localisés, notamment des escarmouches intercommunautaires, des attaques des milices contre les civils, des tensions dans les principaux camps de personnes déplacées, des affrontements dans le Djebel Marras entre les forces des sécurité, les milices alliées et l'ALS/AW, ainsi qu'au sein de l'ALS/SW elle-même, et plusieurs attaques contre l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)et les agences humanitaires. Le rapport note également que diverses violations et abus des droits de l'homme ont continué à  être commis par les différentes parties au conflit. Dans ces circonstances, la situation de cette région doit, à la date de la présente décision, être regardée comme situation de violence aveugle , dont l'intensité n'atteint toutefois pas un niveau tel que toute personne serait exposée du seul fait de sa présence sur le territoire concerné à une atteinte grave au sens de l'article L.712-1 c(C.étrangers).
Dans ce contexte, eu égard à sont statut de déplacé interne et à son lieu de résidence au camp de Hassa Hissa, au sein duquel l'insécurité perdure, comme en atteste  notamment un rapport d'Amnesty International du 28 juin 2018, intitulé "Sudan: dowm-sized UN mission for an over-sized human crisis"faisant état d'une attaque de ce camp par les forces de sécurité en janvier 2018, le requérant doit être regardé comme étant personnellement exposé à une menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d'une violence aveugle résultant d'une situation de conflit armé interne, au sens de l'article L.712-1 c sans pouvoir se prévaloir de la protection des autorités effectives..."

Denis SEGUIN
Avocat à  Angers
Spécialiste en Droit des étrangers



#Soudan #Darfour #réfugié


Par une décision du 6 mars 2020, n°19019239, la CNDA reconnait la qualité de réfugié à un ressortissant soudanais, appartenant à l'ethnie tunjur, originaire du Darfour Nord.

Selon la Cour, "ses origines darfouries qui s'ajoutent aux faits qu'il ait déjà été arrêté et se soit enfui, permettent à la Cour de considérer qu'il présente un profil susceptible d'attirer l'attention des autorités de Khartoum et de faire l'objet d'accusations d'appartenance aux mouvements rebelles, notamment au regard des risques identifiés par le rapport du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides belge du 6 février 2018 intitulé


Denis SEGUIN
Avocat à  Angers

Spécialiste en Droit des étrangers










mardi 19 mai 2020

#refusdeséjour #OQTF #article8cedh #intérêtdel'enfant #regroupementfamilial

Notre client est ressortissant tunisien, vit en France depuis plus de 6 ans, est marié  une compatriote titulaire d'une carte de résident mère d'un enfant français.

Le couple a un enfant en commun.


Le Tribunal administratif de Nantes, par jugement du 11 mai  2020  n°1907208  annule le refus de séjour (et l'OQTF), "...sans qu'y fasse obstacle la circonstance relevée par le préfet que la situation relèverait  du regroupement familial...la décision de refus de séjour porte une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et familiale, a été prise en méconnaissance de l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme  et méconnaît  l'intérêt supérieur de son enfant comme de la fille de son épouse en violation de l'article 3-1 de la convention internationale des droits de l'enfant....".

Il est enjoint à la préfecture de délivrer une carte de séjour portant la mention vie privée et familiale.




Denis SEGUIN
Avocat à  Angers
Spécialiste en Droit des étrangers

mercredi 13 mai 2020

statut de réfugié Guinée homosexualité


Décision de la CNDA du 13 mars 2020 n°19028157:

La Cour applique la notion de groupe social concernant une personne homosexuelle (cf en ce sens, CE, 8 février 2017, n°395821, mentionné dans les tables du recueil Lebon,10ème - 9ème chambres réunies,



https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.doldAction=rechJuriAdmin&idTexte=CETATEXT000034017913&fastReqId=1799601994&fastPos=1 )de nationalité guinéenne.















La Cour examine ensuite le cas particulier du requérant pour juger que les déclarations de l'intéressé ont permis de tenir pour établies qu'il lui est imputé une orientation homosexuelle et ses craintes de persécution de ce fait. Il est donc fondé à se prévaloir de la qualité de réfugié qui lui est reconnue.







Statut de réfugié Opposition à mariage forcé Côte d'Ivoire

  COUR NATIONALE DU DROIT D’ASILE  N° 24002156    19 avril 2024  (6 ème Section, 2 ème Chambre) "...Sur la demande d’asile :  1. Aux te...