mercredi 8 janvier 2020

#Afghanistan #réfugié

Par une décision du 2 janvier 2020 n°18048655, la Cour nationale du droit d'asile reconnait la qualité de réfugié à un ressortissant afghan pour les motifs suivants.

La provenances du district de Tagab, dans la province de Kapisa, la nationalité afghane ont été tenues pour établies.

"La présence des talibans dans le village est corroborée par le rapport du Bureau européen en matière d'asile (EASO)publié en juin 2019, intitulé Afghanistan security situation.

Le requérant a très bien expliqué les circonstances dans lesquelles son père avait été approché par les talibans et a également décrit l'assassinat de ce dernier de manière personnalisée et contextualisée, rendant ainsi son récit crédible, notamment en ce qui concerne la tentative d'enrôlement dont il  a fait l'objet de la part des talibans".

L'intéressé craint avec raison d'être persécuté par les talibans, en cas de retour dans son pays, en raison des opinions politiques qui lui sont imputées du fait de son refus de les rejoindre, sans pouvoir se prévaloir de la protection des autorités.



Denis SEGUIN
Avocat à  Angers
Spécialiste en Droit des étrangers

#protectionsubsidiaire #Afghanistan province de Laghman

Par une décision du 2 janvier 2020, n°18048154, la Cour nationale du droit d'asile a jugé que la province de Laghman en Afghanistan se caractérisait par une situation de conflit armé interne. Elle s'appuie sur la documentation telle que le rapport du Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO), publié aux mois de mai et juin 2018 et intitulé "Afghanistan Security Situation".

Pour la Cour, "...cette province est le théâtre d'une violence indiscriminée, notamment en raison de la forte présence de groupes insurgés, particulièrement des talibans, dans certaines parties de la région. Le Rapport de l'EASO publié en juin 2019 dénombre 144 incidents entre le 1er janvier 2018 et le mois de février 2019 et un nombre d'attaques à l'encontre de civils encore élevé. A cet égard, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA)a pu dénombrer le déplacement de 9 752 personnes civiles de la province de Laghman tandis que le rapport de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA), Afghanistan, Protectiion of civilians in armed conflict, Annual report 2018, publié en février 2019, a recensé 271 victimes civiles dont 93 morts et 178 blessés. Dans ces circonstances, la situation sécuritaire dans la province de Laghman est caractérisée, à la date de la présente décision, par un degré de violence aveugle d'intensité exceptionnelle".


"En outre, la ville de Kaboul constituant l'un des principaux points d'entrée en Afghanistan depuis l'étranger, les personnes s'y rendant risquent de devoir y transiter.
A cet égard, il ressort du  rapport publié par la mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA)le 10 octobre 2018  et intitulé Afghanistan Quaterly report on the Protection of civilians in armed conflict, 1 january to 30 septembre 2018 que sur cette période, la ville de Kaboul a été la ville la plus touchée par des attentas-suicide, revendiqués par les Talibans et les membres du groupe Etat islamique, et par des attaques complexes à la suite desquelles le plus grand nombre de victimes civiles a été recensé.
De très nombreuses dépêches font état, tout au long de l'année 2018 ainsi qu'en 2019, de l'intensification de ces violences.

De ce fait, la situation sécuritaire dans la ville de Kaboul, est caractérisée par un degré de violence aveugle de haute intensité, laquelle doit être admise comme résultant d'un conflit armé de haute intensité".

Dès lors, le requérant, notre client, doit se voir accorder la protection subsidiaire, conformément aux dispositions de l'article L.712-1 c.



Article L712-1 (code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile):
  • Le bénéfice de la protection subsidiaire est accordé à toute personne qui ne remplit pas les conditions pour se voir reconnaître la qualité de réfugié et pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir l'une des atteintes graves suivantes :
a) La peine de mort ou une exécution ;
b) La torture ou des peines ou traitements inhumains ou dégradants ;
c) S'agissant d'un civil, une menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d'une violence qui peut s'étendre à des personnes sans considération de leur situation personnelle et résultant d'une situation de conflit armé interne ou international.


Denis SEGUIN
Avocat à  Angers
Spécialiste en Droit des étrangers

mardi 7 janvier 2020

#Soudan #Darfour #réfugié

Par une décision du  17 décembre 2019 n°18052125, la Cour nationale du droit d'asile accorde le statut de réfugié à un ressortissant Soudanais, en provenance du Darfour Sud et appartenant à l'ethnie arabe salamat.

Sa provenance géographique et son origine ethnique ont pu être établies.

Pour la Cour, "Le requérant est fondé à se prévaloir de la qualité de réfugié, en raison des opinions politiques qui lui sont imputées par les forces gouvernementales".


Denis SEGUIN
Avocat
Spécialiste en droit des étrangers 





lundi 6 janvier 2020

statut de réfugié #somalie #réfugié #cnda

Somalie: 

Par une décision du 31 décembre 2019 n°18053362, la Cour nationale du droit d'asile reconnait le statut de réfugié à un ressortissant somalien. 

La cour constate qu'il est originaire de Qorioley, appartenant à l'ethnie Gaboye.

"Il s'est montré précis sur les caractéristiques spécifiques de son clan, s'agissant notamment de professions traditionnellement exercées, ainsi que sur les différences de traitements dont sont victimes les membres de son clan.Interrogé sur la situation sécuritaire dans sa ville d'origine, il a tenu des propos cohérents sur la reprise de la ville par la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM)en 2014 tout en rappelant la persistance des attaques de miliciens Al-Shabaab, repoussés seulement à la périphérie de la ville. Il a également décrit en des termes personnalisés ses conditions de vie ainsi que les circonstances dans lesquelles il a été enlevé par des membres de la milice Al-Shabaab. Il a ainsi expliqué avoir été témoin, lors de sa détention, des liens entre deux commerçants de son quartier, et le groupe des Al-Shabaab. Interrogé en outre, sur les motifs pour lesquels il a fait l'objet de recherches de la part des miliciens, il est revenu avec précision sur sa dénonciation auprès de l'AMISOM des deux commerçants précédemment cités, ainsi que sur l'arrestation de ceux-ci. Il a également comblé les lacunes de son récit initial, quant à la chronologie des faits allégués et à la date de survenance des assassinats notamment de son père et de son frère. Enfin, il a présenté en des termes cohérents l'organisation de son départ et son parcours d'exil jusqu'à la frontière somalienne. Ainsi, il résulte de ce qui précède que Mr. A...craint avec raison , au sens des stipulations précitées de la Convention de Genève, d'être persécuté en cas de retour dans son pays en raison des opinions politiques favorables aux autorités somaliennes et aux forces étrangères qui lui sont imputées par les miliciens Al-Shabaab. Dès lors, il est fondé à se prévaloir de la qualité de réfugié".




Denis SEGUIN
Avocat à  Angers
Spécialiste en Droit des étrangers

dimanche 5 janvier 2020

#Soudan #Darfour #misseriya jabal #réfugié

Par une décision du  20 décembre 2019 n°18058475, la Cour nationale du droit d'asile accorde le statut de réfugié à un ressortissant Soudanais, en provenance du Darfour Sud et appartenant à l'ethnie misseriya jabal.

Sa provenance géographique et son origine ethnique ont pu être établies.

La Cour cite une documentation telle "qu'un manuel de l'anthropologue John Ryle écrit conjointement avec Justin WIllis, Suliman Baldo et Kok Madut Jok nommé "The Sudan Handbook" paru en 2011 ou un rapport rédifé par Darfurianvoices intitulé "Documenting Darfurian Refugees Views on Issues of Peace, Justice and Reconciliation de 2010".

Pour la Cour, "les persécutions subies par les janjawids et les FSR (Forces de Soutien rapide)ont fait l'objet d'un récit assuré et émaillé de détails substantiels. Le requérant est fondé à se prévaloir de la qualité de réfugié, en raison de ses origines ethniques et des opinions politiques qui lui sont imputées en conséquence".






Denis SEGUIN

Avocat

#protectionsubsidiaire #Afghanistan province de Baghlan

Par une décision du 17 décembre 2019 n°18053434, la Cour nationale du droit d'asile a jugé que la province de Baghlan en Afghanistan se caractérisait par une situation de conflit armé interne. Elle s'appuie sur la documentation telle que le rapport du Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO), publié au mois de juin 2019.

"Kaboul, constitue le principal point d'entrée en Afghanistan depuis l'étranger.

La localité de Kaboul se caractérise également par une situation de violence aveugle de haute intensité, les attentats suicides, les engins piégés et les homicides ciblés ayant engendré 1866 victimes civiles en 2018 , dont 596 morts et 1270 blessés".
"Les fonctions de policier n'ont pas été établies. Le requérant a pu être employé à des fonctions subalternes au sein de l'ALP (police locale afghane). La qualité de civil est établie".

Dès lors, le requérant, notre client, doit se voir accorder la protection subsidiaire, conformément aux dispositions de l'article L.712-1 c.



Article L712-1 (code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile):
  • Le bénéfice de la protection subsidiaire est accordé à toute personne qui ne remplit pas les conditions pour se voir reconnaître la qualité de réfugié et pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir l'une des atteintes graves suivantes :
a) La peine de mort ou une exécution ;
b) La torture ou des peines ou traitements inhumains ou dégradants ;
c) S'agissant d'un civil, une menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d'une violence qui peut s'étendre à des personnes sans considération de leur situation personnelle et résultant d'une situation de conflit armé interne ou international.


Denis SEGUIN
Avocat à  Angers

Spécialiste en Droit des étrangers

#expulsion #CADA

L'expulsion d'un CADA (centre d'accueil pour demandeurs d'asile)de demandeurs d'asile déboutés peut être demandée par le préfet devant le juge des référés du tribunal administratif, en application des dispositions combinées des articles L.744-5 (C.étrangers) et L.521-3 du code de justice administrative.

L'expulsion ne se heurte à aucune contestation sérieuse: c'est la conséquence du rejet de la demande d'asile.
Il ne peut être exigé de l'Etat qu'il conditionne la mesure d'expulsion sollicitée à un relogement. Les dispositions relatives à l'hébergement d'urgence (L.345-2 du code de l'action sociale et des familles)ne peuvent pas s'appliquer sauf circonstances exceptionnelles.

Mais la présence d'enfants mineurs peut justifier que la mesure d'expulsion soit différée à un mois. C'est ce qui a été jugé par le juge des référés du tribunal administratif de Nantes dans une ordonnance du 4 décembre 2019 n°1911865.


Denis SEGUIN
Avocat à  Angers
Spécialiste en Droit des étrangers

Statut de réfugié Opposition à mariage forcé Côte d'Ivoire

  COUR NATIONALE DU DROIT D’ASILE  N° 24002156    19 avril 2024  (6 ème Section, 2 ème Chambre) "...Sur la demande d’asile :  1. Aux te...