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#réfugié #Afghanistan #chiite

CNDA 28 décembre 2020, n°19008168:

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"3. Les déclarations précises, spontanées et empreintes de vécu de Mr H.,

 notamment lors de l'audience, ont permis de tenir pour établis sa

 nationalité afghane, son appartenance à la communauté chiite

 ainsi que les évènements à l'origine de son départ d'Afghanistan.

En particulier l'intéressé a livré des propos étayés au sujet de son

 parcours familial et des circonstances dans lesquelles ses parents,

 originaires de la province de Wardak, se sont installés en Iran pour

fuir la guerre. Il est également revenu avec précision sur les conditions

 dans lesquelles il est retourné une première fois en Afghanistan

 avec sa famille en 2007, ainsi que sur les circonstances

dans lesquelles il y a été expulsé par les autorités iraniennes

en 2013. Mr H... a également livré des propos substantiels

au sujet de l'implantation de sa famille maternelle en Afghanistan,

 a fait montre d'une connaissance étayée de la capitale afghane ,

en revenant notamment sur la composition ethnique de ses différents quartiers.

En outre, l'intéressé est revenu avec précision sur les circonstances

dans lesquelles son père a été assassiné par les taliban, après avoir vu

 ces derniers cacher des armes dans une maison et les avoir dénoncés

à la police. Le pillage du domicile familial lors des funérailles de son père

 a également fait l'objet de propos spontanés et étayés. Interrogé

 sur la probabilité qu'il puisse être reconnu par les taliban, près de treize ans

après les faits, alors qu'il était enfant sur les photos dérobées

par ces derniers, Mr H...a livré des explications cohérentes,

en revenant notamment sur la structure du tissu social afghan et

 sur ses craintes d'être dénoncé par des connaissances. Il est ,

de surcroît, revenu en des termes étayés sur son appartenance à la communauté

 chiite et sur la vulnérabilité qui en découlerait, les insurgés ciblant

particulièrement les membres de cette communauté.

 Il résulte de ce qui précède que Mr H...

doit être regardé comme craignant avec raison d'être persécuté

en raison des opinions politiques qui lui sont imputées et de son

 appartenance à la communauté chiite. Dès lors, il est fondé à

se prévaloir de la qualité de réfugié."


Denis SEGUIN
Avocat spécialiste en droit des étrangers
Docteur en droit

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